La raison pour laquelle je passe du regard de
désapprobation a un petit bonhomme dodu et souriant qui est assis en
tailleur sur une pelouse?
C'est un long travail qui porte ses fruits.
Dans un premier temps, il faut savoir
que j'ai travaillé 8 ans en call-centre – 4 ans en postsales, et
encore 4 ans en presales.
C'est de la que venait mon regard de
désapprobation, quand je suis parti, j'avais comme une idée de créer
une BD qui se passerait dans le cadre du call-centre, ainsi était né le "Call-Centre Grinder" avec 40 episodes,
soit 2 saisons de 20 petites planches de 3 cases, dans lequel je peignais une
ambiance ou les agents au téléphone sont pris en tenaille entre le
client qui pose des problèmes de plus en plus complexes, et la
direction qui veut du rendement et met en place des procédures de
plus en plus lourdes, et absurdes.
En faisant cette BD j'ai essayé de
trouver mon style jusqu'au bout (en faisant des essais, format
horizontal, format verticale, en noir et blanc, avec des gris, ajout
de nouveaux personnages, mise en couleur, etc …) mais au final, je
me suis rendu compte que c’était la colere qui me motivait.
C'est plus ou moins ainsi que j'ai pu
la guérir.
Mais paradoxalement, bien que je ne
travaillais plus en call-centre, je revivais mon histoire, pourtant
j’étais dans un nouveau domaine, celui du travail a la maison en
tant que Freelance, avec des petits intervalle ou je joue le rôle du
"papa a la maison".
Être Freelance c'est vraiment une
autre dimension, celle ou l'on devient employé et patron, celle ou
si quelque-chose ne va pas, ou si des décisions sont a prendre,
c'est a moi de prendre mes responsabilités. Parfois c'est bien,
comme par exemple quand il s'agit de s'octroyer un jour off ou un
après midi tranquille, ou de porter les enfants quelque-part, etc …
parfois c'est lourd, quand je souhaiterais après mures réflexions,
finalement ne pas accepter ce projet de 20 illustrations qui semble
un peu trop désavantageux. Ou bien, quand il s'agit d'investir dans
un nouveau logiciel, ou d'un nouveau Pc, mais que je ne suis pas sur
que cela soit rentable. Il faut aussi dessiner, faire sa promotion,
travailler sur son porte-folio, repondre aux clients, faire des
budgets, et ... jongler pas mal.
Et on oublie que le but de l’opération
(de quitter le call-centre) a la base c'était pour arrêter de faire
le guignol, et trouver un mode de vie qui me rende heureux.
Ce qui est d'ailleurs, très drôle –
car a partir du moment ou un hobby (le dessin) devient une activité
professionnelle, l'aspect "fun" disparaît presque
instantanément – donc mon regard de désapprobation est resté …
j'ai même eu comme une sorte d'envie de jeter l'éponge a un moment,
et de me relancer dans un boulot traditionnel dans un bureau etc …
Connais toi, toi même
Rétrospectivement, la vie que je
menais jusqu'à mon départ du call-centre en 2010 – était
clairement une vie de victime, je subissais les événements sans
savoir que j'avais ma part dans ce qui m'arrivais ; c’était la
phase du "poor little me" dont parle Alan Watts, je savais
pas pourquoi j'en étais arrivé la, mais après l’école, j’étais
bien souvent le parfait employé modèle – je suivais le flot, je
n’étais pas heureux, les collègues non plus, cela semblait la
norme, on était juste la pour faire le boulot, et on pouvait
ensuite râler, et se boire des bières, … tant que nous serions a
notre poste le lendemain, tout irait bien.
Une surprise m'attendait, et une
surprise de taille – j'avais bien quitté le call-centre, mais je
n'avais pas quitté une "attitude" de vie ; et donc je me
retrouvais dans la même situation. La seule constante qui n'avait
pas changé dans cette équation, c’était … moi
La lecture du livre "Seven Habits
of the highly effective people" – m'avait ouvert les yeux et
mis dans la bonne direction avec la première directive qui était
d'être "pro-actif" plutôt que "passif"; se
posait des questions sur le chemin de vie, de remettre en cause les
croyances, et les choses qui sont "établies" – et les
ajuster pour moi, pour mes besoins.
Mais l'orientation du livre était
toujours la course vers le succès, celui des affaires, et du
"business", basée sur l'impossible croissance permanente –
pourtant, je me rendais compte graduellement que le système en
place, était biaisé, ce modèle ne rend pas les gens plus heureux,
c'est une course a la consommation, qui voudrait que l'on travaille,
pour consommer, et comme avec des bandeaux sur les yeux nous emmène
droit dans le mur a long terme.
Alors qu'est ce qui ne va pas dans mon
attitude de vie?
J'ai toujours l'impression que je cours
après le bonheur et que je ne l'atteindrais qu’après (si j'arrive
a accomplir quelque-chose ou bien de faire ceci ou cela) et donc je
m’essouffle, je me stresse, je prends les critiques très durement,
je suis aisément irritable, etc …
La solution n'est pas venue du jour au
lendemain, c'est pas le genre de chose que l'on réalise facilement,
mais petit a petit – grâce a beaucoup d'enseignement spirituels,
psychologique, etc … j'ai commençais a prendre conscience que le
bonheur c'est de saisir l'instant présent comme une opportunité
d'être heureux, de faire le choix de se rendre heureux, comme un pas
dans la bonne direction – et les petites choses se cumulant, on
finit par faire pas mal de chemin et de parcourir des kilomètres.
La révélation c'est pour moi, je
pense, quand j'ai pris conscience que j'allais mourir un jour –
prendre conscience de ma mortalité, c'est le moment ou j'ai pu
évaluer ce qui est vraiment important.
Et du coup, comme je ne peux pas lutter
contre cet état de fait – je ne pouvais que l'accepter.
Ce qui m’amène a ce nouvel état
d'esprit qui est celui de réellement voir la vie comme un passage
sur terre, un cadeau temporel, qui me permet de vivre des
expériences, rencontrer des personnes, mais qui ne durera pas …
d’où le choix logique d'être heureux ; de faire confiance et
d’évaluer tout mes choix selon le critère du potentiel de bonheur
que cela peut m'apporter.
Un réveil spirituel c'est mis en
place, tout doucement – par la lecture du Tao Te Ching, la
découverte du I-Ching, de Eckart Tolle, de Byron Katie, de Teal
Scott, Alan Watts, et beaucoup d'autres encore, le message devient de
plus en plus fort – d'un coté il y a une logique de vie passive et
consommatrice, et de l'autre une vie active et créatrice.
Ne pas prendre les choses trop aux
sérieux, prendre son temps, s’arrêter par moment pour goûter aux
plaisirs de la vie, sentir les fleurs, et danser sans raison dans le
salon.
Donc me voilà assis dans l'herbe, avec
un sourire aux lèvres.
Je ne désapprouve plus rien,
j'accepte, et je prend plaisir.
La couleur verte est une couleur
paisible et apaisante, la couleur jaune donne cette chaleur douce
aussi qui complémente bien le design.
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