Saturday, December 14, 2013

Juste content

La raison pour laquelle je passe du regard de désapprobation a un petit bonhomme dodu et souriant qui est assis en tailleur sur une pelouse?

C'est un long travail qui porte ses fruits.


Dans un premier temps, il faut savoir que j'ai travaillé 8 ans en call-centre – 4 ans en postsales, et encore 4 ans en presales.
C'est de la que venait mon regard de désapprobation, quand je suis parti, j'avais comme une idée de créer une BD qui se passerait dans le cadre du call-centre, ainsi était né le "Call-Centre Grinder" avec 40 episodes, soit 2 saisons de 20 petites planches de 3 cases, dans lequel je peignais une ambiance ou les agents au téléphone sont pris en tenaille entre le client qui pose des problèmes de plus en plus complexes, et la direction qui veut du rendement et met en place des procédures de plus en plus lourdes, et absurdes.
En faisant cette BD j'ai essayé de trouver mon style jusqu'au bout (en faisant des essais, format horizontal, format verticale, en noir et blanc, avec des gris, ajout de nouveaux personnages, mise en couleur, etc …) mais au final, je me suis rendu compte que c’était la colere qui me motivait.
C'est plus ou moins ainsi que j'ai pu la guérir.
Mais paradoxalement, bien que je ne travaillais plus en call-centre, je revivais mon histoire, pourtant j’étais dans un nouveau domaine, celui du travail a la maison en tant que Freelance, avec des petits intervalle ou je joue le rôle du "papa a la maison".
Être Freelance c'est vraiment une autre dimension, celle ou l'on devient employé et patron, celle ou si quelque-chose ne va pas, ou si des décisions sont a prendre, c'est a moi de prendre mes responsabilités. Parfois c'est bien, comme par exemple quand il s'agit de s'octroyer un jour off ou un après midi tranquille, ou de porter les enfants quelque-part, etc … parfois c'est lourd, quand je souhaiterais après mures réflexions, finalement ne pas accepter ce projet de 20 illustrations qui semble un peu trop désavantageux. Ou bien, quand il s'agit d'investir dans un nouveau logiciel, ou d'un nouveau Pc, mais que je ne suis pas sur que cela soit rentable. Il faut aussi dessiner, faire sa promotion, travailler sur son porte-folio, repondre aux clients, faire des budgets, et ... jongler pas mal.
Et on oublie que le but de l’opération (de quitter le call-centre) a la base c'était pour arrêter de faire le guignol, et trouver un mode de vie qui me rende heureux.
Ce qui est d'ailleurs, très drôle – car a partir du moment ou un hobby (le dessin) devient une activité professionnelle, l'aspect "fun" disparaît presque instantanément – donc mon regard de désapprobation est resté … j'ai même eu comme une sorte d'envie de jeter l'éponge a un moment, et de me relancer dans un boulot traditionnel dans un bureau etc …

Connais toi, toi même


Rétrospectivement, la vie que je menais jusqu'à mon départ du call-centre en 2010 – était clairement une vie de victime, je subissais les événements sans savoir que j'avais ma part dans ce qui m'arrivais ; c’était la phase du "poor little me" dont parle Alan Watts, je savais pas pourquoi j'en étais arrivé la, mais après l’école, j’étais bien souvent le parfait employé modèle – je suivais le flot, je n’étais pas heureux, les collègues non plus, cela semblait la norme, on était juste la pour faire le boulot, et on pouvait ensuite râler, et se boire des bières, … tant que nous serions a notre poste le lendemain, tout irait bien.
Une surprise m'attendait, et une surprise de taille – j'avais bien quitté le call-centre, mais je n'avais pas quitté une "attitude" de vie ; et donc je me retrouvais dans la même situation. La seule constante qui n'avait pas changé dans cette équation, c’était … moi
La lecture du livre "Seven Habits of the highly effective people" – m'avait ouvert les yeux et mis dans la bonne direction avec la première directive qui était d'être "pro-actif" plutôt que "passif"; se posait des questions sur le chemin de vie, de remettre en cause les croyances, et les choses qui sont "établies" – et les ajuster pour moi, pour mes besoins.
Mais l'orientation du livre était toujours la course vers le succès, celui des affaires, et du "business", basée sur l'impossible croissance permanente – pourtant, je me rendais compte graduellement que le système en place, était biaisé, ce modèle ne rend pas les gens plus heureux, c'est une course a la consommation, qui voudrait que l'on travaille, pour consommer, et comme avec des bandeaux sur les yeux nous emmène droit dans le mur a long terme.
Alors qu'est ce qui ne va pas dans mon attitude de vie?
J'ai toujours l'impression que je cours après le bonheur et que je ne l'atteindrais qu’après (si j'arrive a accomplir quelque-chose ou bien de faire ceci ou cela) et donc je m’essouffle, je me stresse, je prends les critiques très durement, je suis aisément irritable, etc …
La solution n'est pas venue du jour au lendemain, c'est pas le genre de chose que l'on réalise facilement, mais petit a petit – grâce a beaucoup d'enseignement spirituels, psychologique, etc … j'ai commençais a prendre conscience que le bonheur c'est de saisir l'instant présent comme une opportunité d'être heureux, de faire le choix de se rendre heureux, comme un pas dans la bonne direction – et les petites choses se cumulant, on finit par faire pas mal de chemin et de parcourir des kilomètres.

C'est un enseignement du Tao "un voyage de mille kilomètres commence par un premier pas"

La révélation c'est pour moi, je pense, quand j'ai pris conscience que j'allais mourir un jour – prendre conscience de ma mortalité, c'est le moment ou j'ai pu évaluer ce qui est vraiment important.

Et du coup, comme je ne peux pas lutter contre cet état de fait – je ne pouvais que l'accepter.
Ce qui m’amène a ce nouvel état d'esprit qui est celui de réellement voir la vie comme un passage sur terre, un cadeau temporel, qui me permet de vivre des expériences, rencontrer des personnes, mais qui ne durera pas … d’où le choix logique d'être heureux ; de faire confiance et d’évaluer tout mes choix selon le critère du potentiel de bonheur que cela peut m'apporter.

Un réveil spirituel c'est mis en place, tout doucement – par la lecture du Tao Te Ching, la découverte du I-Ching, de Eckart Tolle, de Byron Katie, de Teal Scott, Alan Watts, et beaucoup d'autres encore, le message devient de plus en plus fort – d'un coté il y a une logique de vie passive et consommatrice, et de l'autre une vie active et créatrice.

Ne pas prendre les choses trop aux sérieux, prendre son temps, s’arrêter par moment pour goûter aux plaisirs de la vie, sentir les fleurs, et danser sans raison dans le salon.

Donc me voilà assis dans l'herbe, avec un sourire aux lèvres.
Je ne désapprouve plus rien, j'accepte, et je prend plaisir.

La couleur verte est une couleur paisible et apaisante, la couleur jaune donne cette chaleur douce aussi qui complémente bien le design.


Happy by ~peileppe on deviantART

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